C’est à travers la typologie de l’ennéagramme que nous allons illustrer ces “9 façons d’aimer”. Afin de prendre un peu de distance avec un brin d’humour. Chacun pourra ainsi se retrouver dans quelques descriptions significatives et découvrir ce qui le rend “aimable” ou “difficile à aimer” au quotidien.
Vous êtes un ennéatype 1 le perfectionniste
Vous considérez que l’amour se prouve par d’infimes détails : la ponctualité, la mémoire des noms, une bonne façon qu’on a de vous présenter aux amis, l’amour du détail... Vous aimez qu’on vous montre du respect, afin de ne pas perdre la face devant les autres. Vous aimez les compliments pour votre sérieux, vos efforts, votre sens de l’économie. Vous aimez qu’on vous comprenne et même qu’on devine ce que vous n’osez pas dire. Les bons sentiments, la générosité sont pour vous des valeurs sûres. Vous n’aimez pas les sous-entendus que vous interprétez souvent mal : “Tu es ravissante” peut être interprété comme “J’étais donc moche la dernière fois”. Les reproches, surtout imprévus, même les plus petits, sont assimilés à des pièges : “Tu n’as pas fini” devient “Dis tout de suite que je suis lent”. Vous souffrez des erreurs de ceux que vous aimez et voulez les réparer très vite, car cela vous culpabilise, même si vous n’en êtes pas responsable. L’originalité vous manque et vous fait peur, même si vous en rêvez secrètement avec un rien de culpabilité. Vous vous méfiez de l’humour, surtout sur votre dos. Vous savez être tendre et imprévisible dans l’intimité, et votre fidélité est à toute épreuve, mais vous n’avez pas le sens des nuances et votre vision caricaturale de l’amour, vos exigences, peuvent faire peur tout comme elles peuvent rassurer votre partenaire. Allez, un peu de légèreté ne peut pas faire de mal de temps en temps ! L’amour est une affaire sérieuse qui demande beaucoup de souplesse et d’adaptabilité pour durer longtemps !
Vous êtes un ennéatype 2 l’altruiste
Vous aimez que l’autre ne puisse pas se passer de vous, même si vous revendiquez votre indépendance. Vous savez mieux que personne manipuler, tout en douceur, pour obtenir satisfaction. Le but est bien de vous sentir aimé, mais vos besoins réels vous sont inconnus la plupart du temps, alors que vous connaissez si bien ceux des autres ! Vous pouvez vous dévouer corps et âme à votre partenaire. Votre fausse modestie cache un caractère bien trempé : attention à celui qui se laisserait prendre à votre allure “petite fille” ou “femme fragile”. Vous aimez les relations à deux, ce qui vous rend vulnérable au rejet. Il vous arrive de manifester fortement vos émotions, en particulier lorsque vous n’obtenez pas satisfaction de vos besoins immédiats, ce que vous interprétez comme un manque d’amour pour vous. Vous ne faites pas bien la part des choses entre sexe, relations affectives et tendresse, l’un étant le moyen d’obtenir l’autre ; c’est pour vous une source d’erreurs et de désillusion. Vous vous êtes fait un devoir de plaire, parfois même jusqu’à l’obsession, mais lorsque l’autre vous prouve que vous êtes la plus belle, la plus désirable, votre contrat semble terminé : il n’est pas stipulé que vous aimerez en retour… Vous aimez les relations à obstacles. Quand on vous résiste, vous partez à l’assaut. Quand c’est facile, c’est la confusion, parfois même le dégoût. Vous êtes souvent dans des relations triangulaires, pour tester si “c’est moi qu’on préfère”. Faites l’expérience d’une vraie période de solitude : votre force naîtra de la rencontre avec vos vrais besoins dans un face à face bienveillant avec vous-même.
Vous êtes un ennéatype 3
le battant Vous pensez que les autres vous aiment pour ce que vous réalisez. Vous appréciez un(e) partenaire qui aime votre style et vous félicite pour vos prouesses diverses. Difficile pour vous d’être vrai, mais vous savez “jouer” à être le meilleur ami, amant, mari, à faire comme si. Les réactions négatives vous ennuient, vous préférez donner l’image référence du couple heureux, dynamique. Quand c’est compliqué, vous fuyez dans l’activité ; quand l’activité cesse, l’angoisse monte. Attention à votre côté patriarche. Bien sûr, vous êtes efficace partout et savez cumuler vos activités professionnelles avec les besoins de la famille. Mais pourquoi vouloir pourvoir à tout ? Seriez-vous le Zorro des temps modernes ? Quand de vrais sentiments sont présents, vous vous posez des questions, alors que les émotions empruntées pour satisfaire aux circonstances ne vous posent pas de problème. Votre couple deviendra une aubaine si vous arrivez à intégrer le fait qu’on vous aime pour vous, sans avoir besoin de rien prouver, ni au travail, ni au lit. Eh oui, les pannes vous concernent, mais un instant de faiblesse ou un échec ne remettent pas en cause votre existence ! L’optimisme est bon pour votre image, mais vous avez le droit de vous détendre sans programmer vos loisirs du lever au coucher. Connaissez-vous le plus beau cadeau pour votre partenaire ? Une journée à deux, sans rien de prévu, juste ensemble… Prêt à tenter l’expérience ?
Vous êtes un ennéatype 4 le tragico-romantique
Il vous manque toujours quelque chose. Vos relations sont compliquées et l’autre a du mal à suivre vos états d’âme, mais, c’est vrai, il ne s’ennuie pas ! Cette maxime vous concerne : “Suis-moi, je te fuis ; fuis-moi, je te suis”, car très vite, la relation vous semble banale. Vous avez peu de goût pour les tracas quotidiens et encore moins pour les habitudes. Vous préférez alterner séparations et retrouvailles, pour donner de l’intensité à la relation. Vous aimez les rapports vrais et profonds, les émotions manifestées “avec les tripes”. Vous ne supportez pas le mauvais goût, le manque de raffinement, et préférez le romantisme, les petits jeux sadomasochistes (séduire puis rejeter, mettre la relation en danger pour voir si ça tient quand même…) qui pimentent la vie à deux. Vous vous sentez souvent incompris et abandonné, trouvant dans le passé des souvenirs à cultiver comme des modèles, et dans le présent un sentiment de manque qu’il est bien difficile de combler. Votre partenaire aura du mal à satisfaire des demandes qui n’en sont pas, tentant de deviner vos besoins et de suivre vos changements d’humeur. Vous vous flattez d’être insaisissable, avec le sentiment d’avoir atterri sur une planète étrangère. Vous adorez ceux que vous désirez et pouvez être désagréable avec ceux qui sont présents. Vous avez une piètre image de vous-même, mais ne supportez pas que votre partenaire vous le fasse remarquer ou tente de mettre en évidence vos incontestables talents. Tout ira beaucoup mieux quand vous apprendrez à accepter la réalité et les autres comme ils sont, et à développer le sentiment de gratitude pour ce que la vie vous donne. Bien sûr, vous êtes unique, mais pas plus que les autres. Et votre vie ne sera une oeuvre d’art que lorsque vous l’aurez acceptée comme ayant autant de valeur que celle des autres.
Ennéatype 5 l’observateur
Vous vivez intensément vos relations, mais à retardement. Votre tendresse s’exprime mieux dans le silence, avec les gestes plus qu’avec les mots, dans l’intimité. Vous avez peur de vous engager, d’être envahi si vous dites oui à une demande de vie commune. Si vous avez dit oui, vous construirez dans votre maison un château-fort (le bureau dans lequel personne n’a le droit d’entrer). Quand vous exprimez une pensée intime, c’est un cadeau que l’autre devra savoir apprécier à sa juste valeur dans le plus grand secret. Vous pouvez basculer du détachement à une possessivité étonnante quand votre coeur a craqué ! Votre partenaire devra interpréter vos réactions à son égard, positives ou négatives, comme un signe d’attachement. Quand vous avez suscité de l’émotion, vous fuyez, vous êtes absent. Vous préférez être indifférent que prendre le risque de ressentir et donc de vivre de nouvelles expériences. Vous aimez qu’on vous laisse le temps de la réflexion, qu’on vous laisse partir sans demander où vous allez, qu’on respecte votre indépendance émotionnelle. Celle-ci va jusqu’à cloisonner les relations, chacune ignorant totalement l’existence des autres. Vous gardez jalousement votre monde intérieur et n’aimez pas en parler, même si ce qui le remplit est fait de ce qui se passe dans la relation. Même au plus fort de l’intimité, vous préférez la déguster en solitaire, comme un animal rapporte son os dans le confort de sa niche après l’avoir reçu de la main du maître aimant, afin de le déguster à l’aise. Vous n’aimez pas du tout cette métaphore. Le plus grand des courages sera pour vous de partager au quotidien (et pas seulement une fois tous les dix ans) ce qui habite votre coeur, avec votre partenaire. Ce cadeau sera reçu comme un trésor, soyez-en assuré. Et c’est promis, il ne vous enlèvera rien !
Ennéatype 6 le loyaliste
Il va vous falloir du temps pour croire que l’autre vous aime “vraiment”. Habité par le doute, vous cherchez les preuves, vous pesez les actes, guettez les paroles et les contradictions. Vous demandez cent fois par jour “Tu m’aimes ?” et voulez savoir pourquoi. Vous voulez avant tout être rassuré. Et quand vous l’êtes, votre couple devient une forteresse, vous êtes “seuls contre les autres”. Votre tendance est de projeter sur votre partenaire les désirs qui vous habitent. Quand vous êtes jaloux, il est possible que vous vous trompiez : c’est vous qui désirez l’intimité avec la voisine, et pas le contraire ! Vous pouvez vous sacrifier et avez peur d’être fragilisé quand le désir s’éveille. Baissez la garde et la peur d’être blessé s’installe. Les longues discussions ayant comme thème “Que penses-tu de moi ? Dis-le moi franchement” sont vos préférées. Vous croyez davantage qu’on vous aime quand on vous a dit que vous avez des défauts. Vous avez de l’imagination et des idées, des envies subites et spontanées, comme un enfant. Dommage que le doute freine cet enthousiasme naturel qui vous rend si attachant ! Vous êtes fidèle et confondez parfois aimer et être loyal ou faire son devoir. Tout ira beaucoup mieux si vous arrivez, lorsque la peur de la séparation ou du danger vous tenaille, à vous mettre au service de celui que vous aimez, comme vous savez si bien le faire, pour quitter le terrain brumeux de votre égocentrisme. Vous saurez alors que le monde ne s’est pas organisé pour ne s’occuper que de votre perte ! Il a mieux à faire et même vous avez droit à un bonheur qui dure.
Ennéatype 7 l’épicurien
Vous n’aimez pas les problèmes que peut poser la relation, juste le plaisir qu’elle procure. Votre idéal serait d’être adoré sans réserve par un partenaire capable de faire siennes toutes les difficultés de la vie, sans vous en encombrer. Alors vous seriez charmant à votre tour. Vous aimez les stimulations agréables, l’aventure à deux et les activités qui nourrissent votre curiosité insatiable. Vous n’aimez pas choisir, préférant goûter à tout. Vous n’aimez pas non plus vous ennuyer à deux, ni que l’on plaisante sur votre dos. Alors, votre humour est décapant et vous n’hésitez pas à ridiculiser l’autre. Vous n’aimez pas vous engager, préférant déguster les multiples facettes du partenaire ou le quitter quand vous en “avez fait le tour”, surtout si son intelligence ne vous rend pas hommage. Vous supportez mal les émotions négatives, la vision pessimiste de l’avenir, les reproches, les exigences de l’autre. Vous avez l’impression que l’autre vous prive de votre précieuse liberté quand il vous entraîne dans des discussions dites “profondes” qui ont pour but de vous remettre en question : la colère explose et la tentation est grande de mettre fin à cette relation compliquée. Votre tendance pique-assiette peut agacer, mais cela vous dépasse qu’on fasse un tel fromage d’un fait aussi peu important. Votre spontanéité amuse avant d’irriter, surtout quand elle est le prétexte pour ne pas s’attarder sur ce qui est désagréable et qu’il faudrait approfondir, voire prendre à bras le corps. Tout ira beaucoup mieux quand vous aurez compris que si le monde est un vaste terrain de jeux, il est aussi le territoire des autres qui aiment bien de temps en temps s’y sentir chez eux.
Ennéatype 8 le chef
Vous aimez que votre partenaire soit fort et indépendant. Et s’il est en demande, vous devez être le seul à pouvoir donner le coup de mains attendu. Vous avez soif de stimulations en tous genres, et l’excès est votre pain quotidien, sur tous les plans. Le partenaire idéal veillera à équilibrer vos différentes phases, qui alternent entre tout et rien. Vous n’aimez pas être contrôlé, contraint, soumis : c’est vous qui maîtrisez et dominez tout. Il vous est vital de savoir ce qui se passe dans votre espace, et font partie de votre territoire toutes les personnes qui s’y trouvent. Vous voulez être informé des faits et gestes, humeurs et difficultés de chacun, en particulier de votre partenaire. Ensuite, quand la confiance est acquise, vous ne faites plus qu’un avec l’autre, qui peut alors librement vaquer à ses occupations les plus diverses en toute liberté. Vous détestez qu’on vous pousse à exprimer des émotions dangereuses, comme la tristesse et la peur, et vous en voulez à celui qui vous a piégé quand vous avez eu le malheur de baisser la garde. Vous avez tendance à être protecteur et solidaire dans les situations difficiles de la vie, vous jetant au feu quand il le faut sans vous poser de questions. Vous savez aussi appliquer une vengeance sans nuance quand vous vous sentez trahi. Votre indépendance est ce qui compte le plus, et votre comportement dominateur est en grande partie dû à vos efforts pour n’être dominé par personne. Quand vous aurez compris que fragilité n’est pas faiblesse, vous n’aurez plus besoin de porter votre lourde carapace à bout de bras. Et votre partenaire ne cessera pas pour autant de vous aimer. Votre énergie et votre combativité pourront être employées de façon beaucoup plus constructive et moins usante pour votre santé.
Ennéatype 9 le conciliateur
Pour vous, aimer, c’est fusionner. Vous supportez l’insupportable au-delà de la limite normale, car les séparations sont très difficiles. Se séparer, c’est s’arracher un morceau de soi-même et vous vous en souvenez très longtemps. Vous ne savez pas parler de vos sentiments et répondez de façon laconique aux questions de votre partenaire quant à ce que vous voulez, rêvez... Vous aimez la routine dans la vie à deux, avec une grande difficulté à définir ce qui est prioritaire. Difficile pour vous de savoir ce que veut dire “s’engager à fond” : vous êtes là, que vouloir de plus ? Votre énergie est consacrée aux aspects pratiques, votre partenaire sera souvent celui qui “rue dans les brancards” et provoque les changements que vous suivrez sans les aimer. Vous ne savez pas dire non, vous dites même parfois oui en ne faisant que ce qui vous convient, préférant le confort du connu. Vous rêvez du partenaire qui vous ferait découvrir une nouvelle vie, mais quand c’est raté, vous lui reprocherez son initiative. Vous connaissez mieux les désirs des autres que les vôtres. Vous avez du mal à défendre votre point de vue, les mots manquent. Paradoxalement, vous avez du mal à prendre des décisions, mais vous n’aimez pas être contraint. Votre rébellion passive entraînera bien des conflits que vous souhaitiez pourtant éviter. Parfois, vous explosez après une longue période de refoulement et c’est de nouveau le ronron à deux. Quand vous comprendrez que vous avez une foultitude de talents qui ne demandent qu’à s’exprimer, votre couple prendra son envol avec des ailes plus larges vers un avenir plein de richesses.